quarta-feira, 2 de novembro de 2011

André Hodeir, compositor, musicólogo, crítico de “jazz” e violinista parisiense

2 comentários:

  1. Peut-être est-ce une belle occasion de m'initier au jazz? Je n'y connais vraiment rien, pourtant je prends plaisir à l'écouter...merci Hélder,
    bon weekend en musique.

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  2. « On a réalisé, depuis la Seconde Guerre Mondiale, d’appréciables progrès dans la diffusion et la connaissance du jazz. Le temps n’est plus où les noms de Paul Whiteman, George Gershwin, Ted Lewis, Jack Hylton, Wiener et Doucet symbolisaient cette musique aux yeux du public européen, où la vedette nègre du film LE CHANTEUR DE JAZZ se révélait être un Blanc, Al Jolson, à la figure barbouillée par souci de couleur locale. Il est devenu évident aujourd’hui que les grands musiciens de jazz, à l’image du jazz lui-même, sont noirs. On connaît Louis Armstrong, Duke Ellington, Sidney Bechet, Dizzy Gillespie ; on les a applaudis à Paris et en province, dans les mêmes salles de concert que Gieseking et Menuhin. Il est désormais impossible à l’ « honnête homme » de confondre, comme c’était chose courante il y a quinze ou vingt ans, le jazz authentique avec la musique de bastringue ou celle, prétentieuse, de la “Rhapsody in blue”. Le jazz reste, dans bien des cas, d’accès difficile, mais on sait où le trouver. »

    « On a dit du jazz qu’il était la forme de musique de danse la plus vivante de notre temps ; c’est vrai ; mais le jazz va bien au-delà de la musique de danse. »

    « Que nous apporte cette musique ? N’est-elle pas très exactement la musique “que l’on n’écoute pas le front dans les mains” que réclamait Cocteau au lendemain de l’autre guerre ? Musique où les “intérêts sensoriels” l’emportent de beaucoup sur la “passion intellectuelle” ; musique peu méditative mais où le charme de l’existence pure se trouve exalté ; musique où la sensualité exacerbée tient lieu d’élévation et la fusion des individualités d’architecture, le jazz requiert une attitude auditive toute différente de celle qu’exigent habituellement les chefs-d’œuvre classiques. Mais quiconque sait l’écouter de la bonne oreille est toujours payé de ses efforts. À notre époque, où l’art européen le plus avancé s’engage dans la voie de l’abstraction (Mondrian, Boulez) qui n’exclut pas une certaine forme de sensibilité, mais une forme très sublimée, le jazz apporte un élément d’équilibre peut-être nécessaire, presque sûrement bienfaisant. »

    André Hodeir, extraits du livre HOMMES ET PROBLÈMES DU JAZZ (édition originale : 1954)

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    Merci, Colo, bon été indien (trois jours et un brin).

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